Nos reproductions de scenarios inacheves

Parfois nous pouvons avoir la sensation désagréable d'avoir déjà vécu telle situation ou de revivre toujours telle autre, avec des personnes différentes mais avec un scénario et une fin qui semble similaire.

Je vous partage ici un article très clair et parlant d'Arnaud Sebal tiré du blog Gestalt.fr, pour avoir un éclairage de ces situations sous l'angle de la Gestalt.
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*** Notre approche s’appelle la Gestat-thérapie Intégrative, en référence à la méthode Gestalt. Nous l’écrivons avec un G majuscule. Nous parlons aussi de gestalts (avec un g minuscule), qui correspondent à des situations, des expériences, des situations relationnelles.
Dans cet article, ce sont ces gestalts là (gestalts inachevées) que nous allons évoquer.
Lorsque l’enfant naît, il est dans une totale dépendance vis-à-vis de son environnement. Petit-à-petit, il va gagner en autonomie.
Dans cette phase de dépendance il est « obligé » d’absorber tel quel ce qui vient de son environnement, le bon comme le mauvais, alors il s’arrange avec ces situations en les « avalant », sans pouvoir les assimiler.
Ensuite on devient un adulte beaucoup plus capable de faire la part des choses, et notre façon de gérer les situations avec du bon et du mauvais se transforme, on peut prendre le bon et laisser le mauvais. Nos expériences actuelles sont donc beaucoup mieux gérées, le problème étant que les gestalts inachevées de notre enfance vont ressortir dans notre vie d’aujourd’hui.
Ces vécus précoces ressortent et viennent colorer notre expérience quotidienne.
Cela peut être une des raisons pour lesquelles les gens viennent en thérapie, le constat de quelque chose de non réglé, sans qu’ils comprennent forcément tout le processus qui émerge à leur insu dans leurs expériences relationnelles.
Exemples de scénarios :
• Un homme démarre un travail dans une nouvelle entreprise. Au début tout se passe bien, il est content, et puis au bout d’un moment il commence à avoir l’impression que les autres prennent de la distance par rapport à lui. Il commence à se mettre en retrait, à se sentir mal à l’aise avec ses collègues, et il va finalement être licencié pour problèmes relationnels. Et cela va se passer de la même manière ensuite dans une autre entreprise.
• Une femme cherche à rencontrer un homme désireux de s’engager dans une relation amoureuse. Elle rencontre quelqu’un. Au début, leur relation est fluide et lui convient, et puis elle s’aperçoit qu’il n’a pas envie de s’engager – peut-être même est-il engagé ailleurs … Cette même situation s’est déjà produite 4 ou 5 fois dans sa vie.
Ce sont des situations qui se répètent, avec un fond d’histoire commun, dans des contextes différents ou avec des gens différents.
Ces situations relationnelles nous font revivre des émotions que nous avons déjà connues dans notre histoire (se sentir rejeté, jugé, incompris, …).
Peut-être avons-nous déjà repéré ces situations de contact dans notre vie … Ce sont des situations répétitives, où l’on peut se dire : « Je (re)connais cette histoire »…
Pourquoi cela se passe-t-il ainsi ?
Quand on est enfant, il y a des moments où on est en contact avec le bon et le mauvais (de ses parents, de ses professeurs, de situations relationnelles).
Comme l’enfant n’a pas encore une vraie capacité à prendre le bon et à laisser de côté le mauvais, il anesthésie le goût mauvais et ne va parfois même plus sentir que c’est mauvais ; c’est un processus psychique d’adaptation – il dépose tout ça quelque part.
Ce quelque part, c’est le corps ça. Ce que l’enfant ne peut/veut pas sentir (soit parce que ce n’est pas agréable, voire intolérable, soit parce que c’est interdit).
Ce processus permet à l’enfant de mieux vivre dans son environnement, mais ces expériences ne sont pas digérées véritablement, elles sont juste stockées.
Il est important de comprendre que cet inachevé « cherche » à se compléter en se reproduisant dans le présent. C’est comme si on « s’arrangeait » pour aller chercher des personnes avec qui on va rejouer ces histoires du passé.
Bien sûr cela se fait à l’insu de la personne – si elle ne fait pas de thérapie, elle ne se rend pas bien compte de ce qui se passe.
Le rôle du thérapeute est de regarder quels sont les thèmes qui se reproduisent. Il travaille avec son client à mettre du sens sur les situations inachevées. ***